Les hackers à l’origine de la cyberattaque visant les services informatiques du conseil départemental de la Seine-et-Marne depuis le 6 novembre ont exigé une rançon de 10 millions de dollars. « Je n’ai aucune raison de payer cette rançon », a affirmé en conférence de presse Jean-François Parigi, le président du conseil départemental.
La demande de rançon a été découverte il y a quelques jours seulement, car la priorité avait d’abord été donnée à la sécurisation des systèmes, a retracé le conseil départemental, sans avoir plus de détails sur les auteurs. Victime d’une cyberattaque d’envergure, les services numériques du département ne sont plus opérationnels depuis le 6 novembre. L’attaque a été découverte le 7 au matin, lorsque les agents ont remarqué qu’ils ne pouvaient plus utiliser leurs ordinateurs. L’enquête, ouverte par le parquet de Paris, est entre les mains de la Brigade de lutte contre la cybercriminalité (BL2C) et de la Sous-direction de lutte contre la cybercriminalité (SDLC) de la police judiciaire. À ce stade, « nous n’avons pas connaissance de fuite de données personnelles », a souligné Jean-François Parigi, précisant que des vérifications étaient encore en cours. Les prestations sociales comme les salaires des agents sont payés en vertu de la continuité des services, a-t-il martelé, sans s’avancer sur le délai nécessaire à un retour à la normale. « Tous les agents continuent de travailler » mais « à l’ancienne », sur du papier ou via des téléphones portables mis à disposition pour pallier les numéros fixes désormais inutilisables, a-t-il expliqué.Doté d’un budget annuel de 1,5 milliard d’euros, le conseil départemental est notamment chargé du versement de l’allocation aux adultes handicapés (AAH), du RSA (revenu de solidarité active) et de l’allocation personnalisée d’autonomie (Apa) à des dizaines de milliers de bénéficiaires. Face à cette cyberattaque, le vote du prochain budget a été repoussé au début de l’année 2023.